CHATEAU DE LA REINE BLANCHE
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Dernière modification de cette page : 16/07/2005

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Situé à l'angle nord du quartier, dans un triangle formé par trois rues :

-Rue des Gobelins,
-Rue Berbier-du-Mets,
-Rue Gustave Geffroy,

l'existence même de ce bâtiment, aujourd'hui encore, relève quasiment du miracle....

Epargné par les hasards de l'histoire, ce "château" a été construit à la fin du 15ème
siècle sur les ruines, semble-t-il, de l'Hôtel de la Reine Blanche qui avait été rasé en
1404, sur l'ordre du Roi Charles VI, qui avait failli être brulé vif quelques années
auparavant, en 1393, à l'occasion du "Bal des Ardents".

Encore qu'à ce sujet, les historiens sont assez partagés sur le lieu réel du dit "Hôtel
de la Reine Blanche".

Le nom de "Château de la Reine Blanche" vient donc de la Reine Blanche, mais de
quelle Reine s'agit-il ?

Difficile à dire, les avis étant assez partagés à ce sujet :

-Blanche de France, fille de Saint Louis et de Marguerite de Provence ?
-Blanche d'Evreux veuve de Philippe VI de Valois ?
-Blanche de Bourgogne, épouse de Charles IV ?

L'enquête continue............

Nous ne trancherons pas dans l'immédiat, et nous nous contenterons de reprendre ce
qui est indiqué sur le panneau de l'Histoire de Paris, situé devant le 19 rue des Gobelins.

"Fille de Saint Louis, Blanche fait construire, rue de la Reine Blanche, vers
1300, un petit hôtel.

Disparu au cours du 16ème siècle, cet hôtel ne survit que par sa légende et son
nom, attribué à cette ancienne propriété de la famille Gobelin.

Aux N°17 et 19 de cette rue, se trouvent, en effet, 2 maisons gothiques bâties vers
1500, l'une sur rue (le 19) et l'autre au fond d'un long passage (le 17).



Les Gobelin s'en défont au 17ème siècle et la propriété connait des fortunes
diverses.

Loué un temps aux bénédictines, le 19 rue des Gobelins est, au 19ème siècle,
l'atelier d'un apprêteur de draps tandis que le 17 rue des Gobelins est trasformé
en tannerie.

Ces maisons de belle qualité architecturale sont parmi les plus anciennes de
Paris."

Donc, et les informations se recoupent, le "Château de la Reine Blanche", situé au
17 rue des Gobelins, a bien été construit vers 1480 pour servir de local administratif,
puis de teinturerie et enfin, de tannerie, au début du 19 ème siècle.

Devenu un très sombre bâtiment industriel au siècle dernier, il a été classé
Monument Historique en 1980, ce qui l'a sauvé de la destruction.

Qu'en est-il aujourd'hui ?

1 / La rénovation du "Château de la Reine Blanche".

Après plusieurs dépots de permis de construire refusés, car ne répondant pas aux
exigences de l'administration eu égard aux lieux, c'est un nouveau promoteur, la
Société OGIC, qui, au cours de l'été 1998, la reprise immobilière se profilant à
l'horizon, à déposé un permis de construire pour une soixantaine de logements,
intégrant, cette fois-ci, les exigences des administrations (notamment les "Bâtiments
de France" et la Commission du Vieux Paris).

Sous la pression des associations de défense du patrimoine et celles du collectif de
Renaissance de la Bièvre des améliorations ont été apportées en sus à ce projet.

Dans une interview du FIGARO, en novembre 1998, l'un des deux architectes de
l'opération, Jacques Vitry, déclarait :

"Les conclusions de fouilles et d'études historiques sur les bâtiments nous ont
permis (à Jacques Vitry et à Dominique Herten Berger) d'affiner le projet.
Nous sommes en face d'un ensemble d'immeubles d'activité civile dont l'un date
de la fin du 15ème siècle et les autres du 17ème, du 18ème et du 19ème siècle.
Le tout a évolué au fil de ces années avec beaucoup de liberté.
L'architecture répond à des règles utilitaires.
Elle est relativement simple avec des volumes spacieux, bien ventilés et éclairés.
Nous voulons conserver cet esprit."

La rénovation s'est effectuée selon la nature des bâtiments existants :

-Les bâtiments et les parties de bâtiment qui sont classés (parties Nord ouest) ont
été rénovés.

-Côté Rue Berbier-du-Mets et au début de la rue Gustave Geffroy, les bâtiments
ont été détruits partiellement et reconstruits (en superstructure) selon les modèles
d'anciennes gravures d'époque.

A noter qu'à la demande du collectif de renaissance de la Bièvre et de l'Architecte
des Bâtiments de France, l'entrée du parking s'effectue rue Geffroy et non plus rue
Berbier-du-Mets, ceci afin de permettre la réouverture, à l'avenir, du lit de la Bièvre
au droit des façades de l'immeuble, rue Berbier-du-Mets.

A noter qu'il est possible, à certaines périodes de l'année, de visiter le site (voir dates
et horaires sur le portail d'entrée).






2 / L'enquête publique de l'ilôt de la "Reine Blanche"(Sept-Oct 2000)

C'est à la fin du siècle dernier, dans les années 90, qu'un projet de mise en valeur de
la Manufacture des Gobelins a été proposé par Jacques Toubon (qui était à la fois
Maire du 13ème et Ministre de la Culture), projet qui comportait en sus un projet de
réhabilitation de l'ilôt de la Reine Blanche (l'ilôt en question comporte, en sus du
"Chateau" lui même, différents terrains adjacents).

Un premier projet a été préparé, prévoyant à l'époque un cheminement piétonnier
partant en haut des jardins de la Manufacture, descendant à travers le terrain dit "terrain
aux lapins", (espace abandonné, le long de la rue Geffroy et destiné, à l'origine et encore
récemment, à la construction de logements pour les employés du Ministère de la Culture)
et se terminant au Square René Le Gall dont une porte, fermée le week-end et jours
fériés se trouve en face du débouché de la rue Geffroy.

Ce projet prévoyait également la possibilité de réouvrir partiellement la rue Berbier-
du-Mets pour remettre la Bièvre à l'air libre (ceci, en complément d'un autre projet).

Sans rentrer dans les détails ayant amené à un blocage concernant le "terrain aux
lapins" (le Ministère de la Culture tenant à conserver la possibilité de construire ses
logements) une enquête publique concernant la modification du POS a été lancée en
septembre 2000, afin de permettre au Commissaire Enquêteur de recevoir toutes les
remarques des riverains.

Après réception des différents avis au cours des journées, une réunion a été organisée
par le Maire du 13ème à la demande du Commissaire-Enquèteur, le 25 octobre 2000.

Il est clairement apparu, lors de ce débat, qu'une majorité de riverains souhaitait que
le "terrain aux lapins" reste un espace vert (à aménager en jardin public, car il s'agit,
actuellement, d'un espace clos) et non voué à une construction quelle qu'elle soit.

Tout au plus serait-il accepté, semble-t-il, sur ce terrain (en fait, en sous-sol), la
réalisation de locaux à destination de réserves pour le Mobilier National, tout proche
et qui manque de place et ce, dans la mesure où l'espace vert serait conservé en surface...

3 / L'enquête publique : 2ème acte (Mai-Juin 2001)

Une nouvelle enquête publique s'est déroulée du 30 avril au 9 juin 2001.

Le Commissaire Enquêteur a siégé à nouveau, le samedi 19 mai 2001 de 9H30 à
12H30, le jeudi 31 mai de 16H30 à 19H30 et enfin, le samedi 9 juin de 9H30 à
12H30.

Nous n'avons pas eu le résultat de cette nouvelle enquête publique, mais le
dossier semble être toujours en "stand by".


4 / Dernier acte (2003-2004) ?

Selon les dernières informations en notre possession, qui datent de l'été 2003, le
Ministère de la culture, à qui appartient le "terrain aux lapins", serait d'accord
pour céder le terrain en question, en contrepartie du fait que la Mairie lui trouve
vingt logements dans un immeuble....

La "Commission urbanisme", quant à elle, a toujours le dossier, dans sa globalité,
en mains.

A suivre.....